L’ensemble des établissements du réseau d’OCP seront progressivement alimentés en boîtes de flacons de dix doses de vaccins AstraZeneca dans les jours à venir. Le début d’une nouvelle séquence de mobilisation dans la lutte contre la Covid-19.
Après les masques et le gel, la répartition pharmaceutique retrousse une nouvelle fois les manches pour contribuer à mettre fin à la crise sanitaire, aux côtés de l’ensemble des professionnels de santé, et notamment les pharmaciens.
Une première vague de vaccins anti-Covid AstraZeneca a ainsi été reçue en début de semaine par plusieurs établissements d’OCP dans toute la France. Ce sont 152 550 doses qui ont été distribuées depuis mardi 25 février vers plus de 3 400 pharmacies de ville.
Les médecins qui les ont commandées ont pu, dès ce jeudi, les administrer à leurs patients (âgés de 50 à 64 ans, atteints de comorbidité pour l’instant).
« C’est un moment très important pour toutes les équipes du réseau OCP qui sont mobilisées pour assurer ces premières distributions de vaccins AstraZeneca », explique Véronique Jung, Pharmacienne responsable d’OCP.
Les vaccins sont arrivés entre lundi et mercredi en établissements. Charge aux équipes d’OCP de les réceptionner, les stocker entre 2 et 8 degrés et de préparer les commandes en vue de la livraison, selon les besoins exprimés par les médecins via les pharmacies.
Une manipulation hautement délicate pour les répartiteurs et des process qu’il a fallu revoir en urgence, compte-tenu de la forte attente des autorités et des patients, des quantités encore limitées et de la distributions ciblées aux médecins.
AstraZeneca, un produit très délicat à manipuler
La séquence est sensible, aussi, car les flacons ne sont pas des produits comme les autres et sont très fragiles à manipuler. C’est là que le savoir-faire du grossiste-répartiteur est essentiel.
Les équipes d’OCP, habituées à gérer la chaîne du froid, à l’image des vaccins contre la grippe, doivent en effet composer avec des contraintes encore plus drastiques pour les flacons d’AstraZeneca. « Nous devons non seulement garantir le respect de la chaîne du froid, conserver les flacons bien droits et verticaux pour éviter le contact entre le liquide et le bouchon, protéger les vaccins de la lumière et enfin éviter de les secouer », détaille Véronique Jung.
Pour respecter tous ces paramètres, OCP a mis en place un dispositif particulier : un emballage carton dans lequel est disposée une mousse trouée. Chaque « trou » accueille un flacon, de sorte à bien les isoler entre eux et ainsi de les protéger des secousses et de les garder bien droits pendant le transport, jusqu’à la pharmacie.
Chacun de ces emballages carton est placé dans une caisse, avec le reste de la commande passée par l’officine. Une fois arrivée à bon port, le pharmacien installe immédiatement ses flacons dans son armoire réfrigérée. Le médecin viendra alors chercher son allocation pour vacciner dix de ses patients. Il dispose alors de six heures, à température ambiante (jusqu’à 30 degrés), pour vacciner dix patients.
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Dix doses par flacon,
quatre à cinq flacons par officine
Le rôle de la répartition pharmaceutique « est primordial » dans la campagne de vaccination anti-Covid, souligne Véronique Jung, avec « un rôle-clé à jouer pour assurer l’approvisionnement fluide des vaccins sur l’ensemble du territoire ».
OCP, leader sur le marché français de la répartition pharmaceutique (environ 31% des parts du marché), a comme tous les autres répartiteurs pharmaceutiques été autorisé exceptionnellement par les pouvoirs publics à déconditionner les boîtes de dix flacons pour les livrer. En moyenne, ce sont quatre à cinq flacons qui ont été commandés par officine au cours de cette première livraison.
Les livraisons, justement, vont s’intensifier dans les prochaines semaines, à mesure que les laboratoires parviennent à augmenter leur capacité de production. L’Union européenne a révélé mardi que le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca livrerait au deuxième trimestre moitié moins de doses de son vaccin à l’UE que ce qui était prévu (90 millions au lieu de 180 millions), en raison de difficultés de production, sans plus de détails.
Ce que le laboratoire a toutefois rapidement démenti.
Crédit Photos © OCP/Franck Dunouau
Du laboratoire au médecin
C’est Santé Publique France (SPF) qui achète et gère les vaccins pour le compte du gouvernement. SPF sollicite, via un marché public, trois dépositaires pharmaceutiques pour assurer la logistique (Alloga, Geodis et Arvato). Ces dépositaires livrent 180 établissements de répartition pharmaceutique. Les sept entreprises de répartition, dont OCP, sont mobilisées pour réceptionner les vaccins et approvisionner les officines en ville. Les pharmacies livrent ensuite les médecins volontaires pour vacciner ou les médecins viennent chercher les doses à la pharmacie.
Cette première livraison est destinée aux médecins, qui sont à ce stade les seuls autorisés à vacciner (en attendant le feu vert pour que les pharmaciens puissent également vacciner). Ils doivent préalablement se rapprocher d’une officine dite « référente » pour que l’officine les enregistre sur le portail de télédéclaration. Le calcul des besoins se fait en fonction des remontées des pharmaciens.