Se faire vacciner en pharmacie, « le sens de l’Histoire ! »

pharmacie vaccination COVID

Deux ans après le vaccin grippe, les pharmaciens ont été autorisés à vacciner contre la Covid-19 la semaine du 15 mars dernier. Un engagement aux côtés des médecins généralistes qui va dans le sens des nouvelles missions remplies par les officines.  

Ils étaient impatients de se lancer : fin 2020, s’appuyant sur un sondage mené en interne, le Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, déclarait que « 84% des pharmaciens [étaient] volontaires pour s’impliquer dans la vaccination à l’officine ».

L’opinion publique, soucieuse de voir la campagne française de vaccination s’accélérer, semble tout à fait prête à se faire vacciner chez son pharmacien. Et ce n’est pas si nouveau : en 2016, déjà, un sondage –rapporté ici par LCI– faisait apparaître que parmi les 6 000 personnes interrogées, « huit sur dix ne [voyaient] pas d’inconvénients à ce que le pharmacien prenne en charge leur vaccination. Les trois-quarts des répondants seraient même disposés à se faire vacciner dès à présent en pharmacie ».

Véronique Jung, Pharmacienne responsable d’OCP et Frédéric Laugerette, Directeur Régional Paca & Sud-Ouest d’OCP et Pharmacien responsable du Comptoir pharmaceutique méditerranéen, détaillent toute l’importance de l’entrée du pharmacien dans campagne de vaccination anti-Covid-19 :

OCP.fr : Pourquoi le pharmacien devait-il absolument -lui aussi- être vaccinateur contre la Covid-19 ?

Véronique Jung : C’était essentiel car le pharmacien est le professionnel de santé de proximité par excellence, celui en qui toute la population a confiance. Quand on a un rhume, une douleur ou que l’on se pose toute question sur des symptômes, il est le canal de santé le plus rapide et facile à joindre.

C’est donc lui qui va donner les premiers conseils et les premières orientations. En tant que professionnel de santé de proximité, il est le plus indiqué pour être acteur et participer à la vaccination de masse.

Frédéric Laugerette : L’objectif du Gouvernement était et reste d’accélérer la campagne de vaccination anti-Covid et il mise ainsi sur le déploiement des vaccins ayant un mode de conservation standard en matière de chaine du froid (2-8°C) pour massifier cette campagne, notamment en ville. Il s’est appuyé dans un premier temps sur les médecins de ville qui doivent se signaler auprès des pharmaciens, ces derniers devant centraliser les demandes sur un site internet dédié. Mais cette logistique était lourde pour ce dernier maillon. Il fallait donc simplifier.

OCP.fr : Que répondre aux Français qui pourraient avoir quelques réticences à l’idée de se faire vacciner par leur pharmacien ?

V.J. : Il n’y a pas de crainte à avoir. Le pharmacien sait vacciner contre la grippe, il saura vacciner contre la Covid-19. C’est un professionnel de santé qui connait les gestes à appliquer et les mesures de précaution.

F.L. : Le pharmacien est le spécialiste du médicament. Il connait ses patients et pourra les rassurer. Il a donc toutes les compétences pour assurer cette mission, en conseillant le patient, en faisant le point sur sa situation vaccinale, en administrant le vaccin et ses éventuels rappels, tout en remontant les évènements de pharmacovigilance. Et bien sûr, il peut orienter vers un médecin si la situation s’avère nécessaire.

Vacciner, un rôle “pas complètement inédit”

OCP.fr : Avec le vaccin grippe, qu’il est autorisé à administrer depuis 2019, le pharmacien a désormais « l’habitude » de vacciner…

V.J. : Bien sûr ! Les pharmaciens d’officine vaccinent contre la grippe parce qu’ils ont été formés.

Depuis quelques années, d’ailleurs, les missions du pharmacien évoluent. Il exerce désormais des missions de santé publique, de vaccination, de conseil, lesquelles se développent de plus en plus. Le fait qu’il vaccine contre la Covid-19 est tout à fait dans le prolongement de ces nouvelles missions.

F.L. : Absolument et ces nouvelles missions vont clairement dans le « sens de l’Histoire » ! Les vaccins anti-Covid s’administrent par une injection en intra-musculaire comme le vaccin antigrippal. Les pharmaciens ont été formés à cette méthode et quoiqu’il arrive, la méthodologie d’injection est décrite sur les notices de chaque vaccin.

Ce rôle du pharmacien n’est donc pas complètement inédit. Il est inscrit dans le code de la Santé Publique depuis plusieurs années, dans le cadre de l’amélioration de la couverture vaccinale anti-grippale. Nous l’avons vu lors de la dernière campagne à l’automne 2020 : la couverture géographique du territoire, la proximité et l’accessibilité des officines par les patients et la complémentarité du binôme grossistes-répartiteurs/pharmaciens d’officine sont autant d’éléments qui en font des acteurs de choix pour atteindre les objectifs de couverture vaccinale.

OCP.fr : A-t-on trop attendu pour faire entrer le pharmacien dans la campagne de vaccination ?

F.L. : Depuis le début de cette pandémie, le Gouvernement doit sans cesse s’adapter, innover dans son approche et sa stratégie de lutte. Le choix du médecin de ville était cohérent avec 30 000 médecins volontaires la première semaine.

Le chiffre était en baisse dès la seconde semaine, il apparait donc normal de faire intervenir d’autres professionnels de santé en ville, avec une facilité d’accès, une proximité, une adaptabilité en associant l’accueil des patients avec ou sans rendez-vous : les pharmaciens d’officine.

La Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF) indiquait début novembre 2020 que “la vaccination antigrippale à l’officine” était alors “d’ores et déjà un succès”. Plus de deux millions d’injections auraient ainsi été réalisées en pharmacie en octobre 2020 contre “seulement” 700 000 en octobre 2019.

Conclusion, à l’époque : “En un mois, les pharmaciens ont permis de vacciner autant de patients qu’en octobre et novembre 2019 réunis. Ces chiffres montrent que les officines sont devenues un lieu incontournable de la prévention de la grippe.”

Son de cloche comparable du côté de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO), où l’on se félicitait il y a quelques jours d’un bilan de campagne de vaccination antigrippale 2020/2021 “qui témoigne de l’importance du réseau officinal pour renforcer la couverture vaccinale, mais également son implication”.

L’USPO relevait en outre qu’en quelques semaines, “et malgré des pénuries, 3,7 millions de personnes ont été vaccinées par le pharmacien”.

Vaccin grippe : le pharmacien toujours plus sollicité

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