Directrice générale de Pharmactiv, Clémence Maillot revient sur les enseignements du dernier congrès du réseau, début octobre, et les perspectives d’une année riche en nouveautés…
OCP.fr : Quel bilan tirez-vous du dernier congrès Pharmactiv ?
Clémence Maillot : Aux dires de nos adhérents qui étaient présents, des laboratoires partenaires et des collaborateurs d’OCP qui étaient là, ça a été un vrai succès ! On en est d’autant plus contents que c’est un format un peu nouveau puisque nous étions sur un plateau assez professionnel et les équipes étaient sur huit lieux différents. Pourquoi huit lieux ? Parce que pour des retrouvailles il était important justement de se retrouver, donc de sortir de chez soi, de sa pharmacie ou de derrière son écran.
Nous avions envie que les adhérents puissent se retrouver entre eux, qu’ils retrouvent le contact avec les équipes, qu’elles soient de Pharmactiv ou d’OCP. Ce format, très nouveau, exigeait que l’on mette en place une certaine interactivité, ce qui a été notre gros défi.
L’autre point qui fait que c’est une grande réussite, je pense, c’est le nombre de participants que l’on a eu : plus de 500 participants, c’est le record historique pour un congrès Pharmactiv, ce qui montre bien une vraie attractivité !
Il y avait aussi 120 adhérents pour lesquels c’était le premier congrès et ça c’est un point important car c’est autant d’adhérents qui vont revenir, à l’avenir, au congrès car ils ont été séduits par ce qu’il s’y passe. C’est donc vraiment important pour renforcer l’engagement de nos adhérents dans le projet Pharmactiv.
Il y avait aussi quelques prospects qui étaient là et c’est un élément très important pour arriver, demain, à transformer ces prospects en adhérents.
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OCP.fr : Sur quoi ont porté les principales préoccupations ?
C.M. : Nos adhérents, aujourd’hui, ont surtout envie d’avancer et qu’on leur parle d’autre chose que de la crise sanitaire ! Ils ont envie d’avancer, de se projeter et ce d’autant plus qu’ils ont fait plutôt une bonne année -même s’ils sont fatigués-.
Parallèlement, on a beaucoup de raison à leur donner de se projeter avec nous et nous avions un vrai enjeu de « changement dans la continuité », avec un côté « rien ne change, mais tout change », qui était très important pour nous.
OCP.fr : Quels sont ces changements ?
C.M. : Quand je disais que « rien ne change », il s’agit en réalité de les rassurer sur le fait que le changement de direction n’a absolument rien changé au positionnement de Pharmactiv. Comme toutes les équipes, je suis intimement convaincue par l’ADN du pharmacien de Pharmactiv : celui d’un pharmacien qui est d’abord un professionnel de santé avant d’être un commerçant, celui d’un professionnel de santé très engagé dans l’accompagnement de ses patients…
Mais « tout change » aussi parce qu’à l’aune des enjeux actuels, il y a énormément de projets que l’on porte et nous avons envie d’affirmer la réelle modernité qui existe dans l’offre Pharmactiv.
OCP.fr : De quels projets s’agit-il ?
C.M. : Le premier projet, très structurant, c’est le fait que notre positionnement, on ne peut plus se contenter de le garder uniquement entre les adhérents Pharmactiv et leur réseau. Il faut le partager avec la profession en général et avec les patients. C’est un sujet important car il faut donner aux patients de vraies raisons de préférer leur pharmacie Pharmactiv. Qu’ils n’y viennent plus uniquement parce que c’est la pharmacie en bas de chez eux, qu’ils ne viennent plus uniquement parce que leur pharmacien est un bon pharmacien mais aussi parce que c’est un pharmacien Pharmactiv qui s’engage pour qu’ils y trouvent bien plus qu’une simple pharmacie.
Donc premier gros sujet, le changement d’identité graphique et l’adoption d’une nouvelle signature, « Bien plus qu’une pharmacie ! », qui parlera aux patients comme aux pharmaciens. Le deuxième grand projet structurant, l’un des vrais points de différenciation de Pharmactiv, ce sont ses approches catégorielles et sa marque de distributeur. Aucun autre groupement ne va aussi loin que nous dans l’accompagnement de ses adhérents sur ces sujets. Et sur ces deux sujets, on est arrivés avec de vrais projets, avec de la nouveauté.
C’est la refonte de toute l’approche catégorielle sur la dermo-cosmétique, basée là aussi sur l’accompagnement du patient et du conseil, grâce à une machine de diagnostic peau extrêmement moderne, technique et efficace. Grâce à un balisage du rayon qui part des préoccupations du patient jusqu’à de la solution. Grâce à une refonte de l’offre, grâce enfin à la formation de nos adhérents et la mise en place d’animations en point de vente.
Sur l’offre, c’est le développement de la marque de distributeur : nous avons une marque de distributeur qui, aujourd’hui, compte plus de 350 références, qui offre accessibilité et rentabilité au pharmacien. Sur la dermo aussi, il fallait la renforcer. Nous sortons donc 17 nouvelles références qui portent toutes très haut notre niveau d’exigence et d’expertise, une vraie exigence de qualité des formules, mais aussi une réelle accessibilité.
Il n’y a pas une seule référence qui sera vendue au patient à plus de vingt euros, ce qui veut dire qu’il peut avoir une routine entière sur la peau sèche -quatre produits- à moins de 33 euros, tout de même. Tout cela avec une jolie rentabilité pour le pharmacien puisqu’on est sur un coefficient de marge de 2,2 en moyenne. Le pharmacien a donc tout intérêt à implémenter cette marque de distributeur.
Création d’un comité scientifique, mise en place d’un coaching…
Troisième gros projet structurant, notre approche sur les services santé qui va se trouver encore renforcée. C’est quelque chose d’absolument fondamental aujourd’hui parce que le métier de pharmacien est en train de changer. Il change fondamentalement d’un « distributeur de boîtes » à un pharmacien qui est de plus en plus un accompagnant dans le parcours de santé du patient. Quelqu’un qui, quelque part, fera de la prestation de service demain.
Pour les pharmaciens, la rémunération de demain va dépendre de leur capacité à mettre en œuvre les nouvelles missions qui lui sont demandées. Mais, pour cela, il a besoin d’un groupement pour l’aider, parce que c’est un vrai changement de fond, structurant et difficile pour lui. Qui mieux que Pharmactiv peut l’accompagner alors qu’on est depuis toujours engagés sur les services santé et qu’on a clairement une ou deux marches d’avance sur le sujet par rapport aux autres groupements ?
C’est pourquoi sur cette année, nous avons annoncé la constitution d’un comité scientifique, comité constitué d’adhérents très experts, très engagés sur ces sujets. Ce comité sera animé à la fois par un médecin et par une pharmacienne « maison ». Il aura pour vocation de se saisir de ce sujet des nouvelles missions, d’identifier les sujets-clés, les outils-clés et le coaching qu’il va falloir que l’on mette en place pour que nos pharmaciens soient à même de transformer l’essai sur ce sujet.
Puisque l’on parle de coaching, on sait qu’il s’agit d’une vraie demande de nos adhérents. C’est quelque chose qu’ils ont depuis longtemps avec Pharmactiv puisque les conseillers réalisent un coaching extrêmement rapproché auprès des titulaires et de leurs équipes, pour les développer.
On s’est dit que l’on pouvait aller encore un cran plus loin : pour cela, nous avons sollicité l’aide de Gérard Kierzek, qui est un médecin urgentiste qui collabore avec nous depuis longtemps et qui devient officiellement Conseiller médical Pharmactiv et qui va donc animer, à partir de novembre, des lives avec nos adhérents pour faire un coaching sur des questions très médicales. Le premier rendez-vous est prévu le 10 novembre, sur le diabète. Il sera accompagné d’un diabétologue pour discuter avec eux et répondre à toutes les questions que nos pharmaciens peuvent se poser sur ces sujets-là.
Et quand je vois le nombre de sujets que nos adhérents nous ont demandé, pendant le congrès, de traiter dans ce format-là, je me dis que ça correspondait à une vraie attente.
OCP.fr : Quel est le rôle du réseau Pharmactiv dans cette phase « post-crise » ? Qu’avez-vous mis/qu’allez-vous mettre en place pour accompagner vos adhérents ?
C.M. : Certains adhérents m’ont raconté qu’avant, leurs patients les appelaient « monsieur » et que, maintenant, ils les appelaient « docteur ». C’est extrêmement révélateur. Avec cette crise sanitaire, ce qui a changé fondamentalement, c’est le regard du patient sur son pharmacien. Le pharmacien avait déjà l’expertise mais il a désormais aussi la légitimité de s’engager auprès du patient, d’être celui qui va le driver. La légitimité d’être la porte d’entrée dans le système de santé pour le conseiller, l’accompagner dans son parcours de soins.
C’est pour cela qu’aujourd’hui, plus que jamais, il a la capacité de se saisir des nouvelles missions qui lui sont demandées. Et c’est clé, parce que sa rémunération va dépendre de cela à l’avenir. Sauf que c’est un changement structurant, qui peut être déstabilisant pour les pharmaciens, pour leurs équipes.
Ils ont donc besoin, fondamentalement, de l’aide de leur groupement. Et c’est là que Pharmactiv a toute la capacité et la légitimité pour le faire, parce que cela fait déjà de nombreuses années que l’on est très positionnés sur ces sujets de services santé.
“Nous rentrons dans une période passionnante”
OCP.fr : Quelles actions sont menées pour les accompagner ?
C.M. : Nous avons été très présents sur « Octobre rose ». Nous avions tout un dispositif autour de l’autopalpation et un dispositif sur les réseaux sociaux. Bien sûr, on est aussi présents sur la vaccination plus que d’autres. Ce n’est pas pour rien : 97% de nos adhérents vaccinent contre le Covid, quand on sait qu’en France c’est deux pharmaciens sur trois. Nos adhérents sont donc beaucoup plus impliqués là-dessus.
Nous sommes aussi très présents sur la vaccination contre la grippe : l’an dernier, déjà, 75% des pharmaciens Pharmactiv le faisaient aussi parce que leur groupement sait les accompagner sur le sujet. On est également présents sur des thématiques comme les bilans nutrition ou sur des suivis de patients à pathologies particulières -comme des problèmes de diabète-.
Nous faisons déjà de nombreuses actions dans ces domaines-là et, demain, je pense que l’on sera capables d’aller encore beaucoup plus loin pour accompagner nos pharmaciens, grâce notamment à l’apport de ce comité scientifique et à l’accompagnement qu’on va pouvoir leur faire, grâce aux lives qu’on met en place avec nos pharmaciens sur un certain nombre de sujets qui ont été identifiés par eux comme étant prioritaires.
OCP.fr : Un message à faire passer à vos adhérents ?
C.M. : Nous rentrons dans une période absolument passionnante, où le métier de pharmacien devient encore plus riche qu’il ne l’a jamais été et nous sommes très armés pour qu’en 2022, tous ensemble, on soit encore plus forts.