Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Pierre-Olivier Variot, détaille les motivations de son engagement dans la campagne « Ma pharmacie, mon conseil santé ».
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OCP.fr : Pourquoi l’USPO s’engage-t-elle dans la campagne « Ma pharmacie, mon conseil santé » ?
Pierre-Olivier Variot : Ce qu’on voulait, c’est faire entrer le patient dans un parcours de soins, qui soit centré sur le réseau officinal. Donc que le réflexe du patient, lorsqu’il est malade, ce ne soit pas de se soigner tout seul, mais de passer par la pharmacie.
OCP.fr : Quels « actes courants » doit-on confier aux pharmaciens ?
P.-O.V. : Cela peut être plein de choses. Cela va être, dans un premier temps, tous les petits bobos mais aussi tout ce qui va être angines, gastros… Des choses pour lesquelles on a des traitements valables, des traitements qui sont de vrais traitements, pas des sous-traitements qu’on aurait en conseil. Ces traitements, on peut les dispenser aux patients avec une réelle prise en charge et avec une limite, qui est celle que l’on connaît : si jamais ça perdure, allez chez le médecin !
Cela peut être aussi tout ce qui va être le vrai des petits bobos -enlever une tique, faire nettoyer une plaie, faire un pansement…-.
OCP.fr : Les Français ont-ils déjà un « réflexe pharmacien » ?
P.-O.V. : Bien sûr. On l’a vu pour de multiples choses, par exemple avec la crise du Covid : quand il a fallu parler vaccination, les patients sont venus en majorité à la pharmacie. Pour les tests de dépistage, c’est la pharmacie…
Donc le réflexe existe, il faut juste le renforcer pour dire au patient « ne prenez pas n’importe quoi ! Les médicaments ne sont pas un bien de consommation, c’est un produit de santé, alors ayez le réflexe d’un professionnel de santé pour avoir accès aux soins ! »
Toutes les infos sur la campagne “Ma pharmacie, mon conseil santé”
>>> A voir, également l’interview de Pierre-Olivier Variot
Le président de l’USPO a pris ses fonctions il y a quelques mois :
OCP.fr : Pouvez-vous vous présenter ?
Pierre-Olivier Variot : Je suis pharmacien, j’ai 52 ans. Je suis installé à côté de Dijon, ça fait vingt ans que je suis titulaire, je suis marié, j’ai trois enfants. Je suis dans le monde syndical depuis les lendemains qui ont suivi mon installation. Depuis j’ai pris de plus en plus de responsabilités.
Au niveau national, je me suis investi, c’est mon troisième mandat. Le premier était en tant que secrétaire général, le deuxième en tant que vice-président et le troisième depuis le 18 mai en tant que président de l’USPO.
OCP.fr : Quel ressenti en devenant président de l’USPO ?
P.-O.V. : On ne réalise pas forcément tout ce que ça comporte. Cela étant, on a le devenir d’une profession et le devoir de la faire bouger, de la tirer vers le haut ! C’est ce qui m’intéresse et me motive dans cette mission.
OCP.fr : Quel président serez-vous ?
P.-O.V. : Un président qui va être, je l’espère, le plus proche possible de la base, pour écouter ce que les pharmaciens ont à me dire. J’ai entamé un tour de France, au cours duquel je vais me rendre dans les régions, dans les départements…
L’objectif est de construire la pharmacie avec les gens qui vont vivre de la pharmacie. Ce que je veux, c’est avoir une présidence posée sur l’ensemble de mon bureau et de mon conseil d’administration.
C’est-à-dire des gens qui s’investissent à mes côtés pour porter les choses, pour amener leurs idées et construire avec eux.
Je suis là pour porter la parole… Maintenant, je suis assez tenace… J’ai fait un an de judo, c’est encore un peu en moi… et généralement je pars assez vite !